Tour à flux
Introduction
La réserve de biosphère de Yangambi (Province de la Tshopo, République Démocratique du Congo) est cogérée par l’Institut National d’Eude et de la Recherche Agronomique (INERA) et le programme MAB « Man and Biosphère » attaché au Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD).
Elle est une réserve forestière – une réserve de biosphère sous statut UNESCO située au cœur du Bassin du Congo (le bassin forestier le plus grand après l’Amazonie). Cette réserve dispose d’un véritable potentiel comme site de recherche et de concentration pour des enjeux REDD+ et l’étude des fonctions des écosystèmes tropicaux. D’une superficie de plus ou moins 225.000 hectares, cette aire protégée vient de bénéficier d’un appui financier du Royaume de Belgique et de l’Union Européenne en vue de renforcer, d’améliorer et de rentabiliser sa cogestion pour des fins axées sur le développement durable de l’homme et des forêts. Ce programme est exécuté par le CIFOR au travers le R&SD.
La coordination scientifique de ce projet est dirigée conjointement par le CIFOR et l’ERAIFT. Celle-ci mettra un coordinateur scientifique à disposition en permanence à Yangambi pour superviser la réalisation des activités prévues. Pour rappel, l’ERAIFT est née autour du programme MAB de l’UNESCO qui vise le développement humain durable. Actuellement, elle jouit du statut de Centre de Catégorie II sous les auspices de l’UNESCO.
De manière opérationnelle, ce projet vise à :
- contribuer à la protection et à la valorisation durable de la biodiversité de la réserve de Yangambi et de sa périphérie ;
- favoriser la production durable de biens et services issus des forêts de la région au bénéfice du développement socioéconomique des populations riveraines ;
- renforcer les capacités humaines pour la gestion durable des forêts au travers de la formation et de la recherche scientifique orientée vers le développement.
Une tour à flux de mesure du niveau des gaz à effet de serre sera installée et opérationnelle au sein de la réserve de biosphère de Yangambi et ses données bénéficieront à la communauté scientifique nationale et internationale ainsi qu’aux populations locales. L’Université de Gand (Belgique) au travers « Faculty Of Bioscience Engineering » est chargée de l’installation effective de ces tours à flux.
Objectifs du projet
Objectif général
La réserve de biosphère de Yangambi est gérée de manière participative au bénéfice des populations riveraines et d’une communauté scientifique nationale et internationale. Ainsi préservée, elle devient un pôle scientifique de référence en matière de données carbone et structure des forêts, favorisant et développant la recherche en matière de biodiversité et de changement climatique, tout en garantissant la souveraineté alimentaire de ses populations et la préservation des ressources naturelles (développement humain durable).
Objectifs spécifiques
Les objectifs opérationnels poursuivis par le projet YPS sont :
- La réserve de Biosphère de Yangambi préserve son intégrité, voit diminuer les effets de la pression anthropique sur ses ressources naturelles grâce à l’action conjointe et la participation des différents acteurs concernés, tout en contribuant à l’amélioration de la souveraineté alimentaire des communautés riveraines ;
La Réserve de biosphère de Yangambi devient un pool scientifique de haut niveau, via la mise en place d’une coordination scientifique inter institutions belges, congolaises et internationales, la capitalisation et valorisation des connaissances et l’appui en formation des chercheurs congolais, inscrits au sein d’un réseau international d’universités et d’institutions scientifiques ;
Tour à flux
Une tour à flux de mesure du niveau des gaz à effet de serre (CO2, N2O et CH4) sera installée et opérationnelle au sein de la réserve de biosphère de Yangambi et ses données bénéficieront à la communauté scientifique nationale et internationale.
Avec l’objectif de mieux comprendre la contribution des forêts tropicales à l’atténuation du changement climatique, Yangambi abrite désormais la première tour à flux au cœur du bassin du Congo pour l’étude des échanges de gaz à effet de serre entre la forêt et l’atmosphère.
Construite par l’Université de Gand, le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), la société R&SD et l’École régionale post-universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts tropicales (ERAIFT), en partenariat avec l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (INERA), la tour est opérationnelle depuis début octobre 2020.
Atteignant une hauteur de 55 mètres (15 mètres au-dessus du couvert forestier), cette structure comblera un énorme déficit de données sur l’importance des forêts humides africaines dans la capture des émissions mondiales de carbone, les changements dans les régimes pluviométriques locaux et régionaux, et l’effet de la dégradation des forêts et de la déforestation sur le réchauffement climatique. Toutes les données produites seront ouvertes et gratuites pour la communauté scientifique internationale.
« Nous savons que la préservation des forêts en Afrique centrale est cruciale pour lutter contre le changement climatique, mais jusqu’à présent, leur contribution et leur potentiel en tant que puits de carbone étaient sans doute sous-étudiés, » a dit Pascal Boeckx, professeur à l’Université de Gand. « Cette tour est une première étape importante vers la valorisation de la forêt tropicale du bassin du Congo – la deuxième plus grande au monde. »
Cette initiative fait partie d’un projet financé par l’Union européenne et la Belgique pour faire de Yangambi un pôle scientifique au bénéfice des populations et de la biodiversité de la RDC. L’objectif du projet est de soutenir la recherche scientifique, de promouvoir la conservation et la gestion durable des ressources naturelles, et d’améliorer les conditions de vie des communautés rurales vivant autour de la réserve de biosphère de Yangambi.
« Yangambi a un énorme potentiel pour redevenir une référence mondiale pour l’étude des forêts tropicales, » a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner. « Cette tour placera la RDC à l’avant-garde de la recherche scientifique dans la lutte mondiale contre le changement climatique et, en particulier, ses conséquences en zone tropicale, » a-t-il ajouté.
La tour est gérée par des techniciens congolais travaillant avec l’INERA, qui ont reçu toute la formation nécessaire sur les aspects techniques et opérationnels.
« Notre station de recherche à Yangambi a une longue histoire dans les études sur la climatologie. Cette tour nous permettra donc de continuer à produire des importantes connaissances scientifiques pour éclairer les politiques nationales, régionales et internationales dans le contexte du réchauffement climatique, » a conclu Amand Mbuya Kankolongo, Directeur Général de l’INERA.
Lien vers la base de données en construction : www.yangambi-bdd.org